La ville de Toulouse rachète des commerces
appelez le 3101 pour postuler à leur reprise !
La mairie se donne un droit de regard et d’action sur les installations de commerces, comme ici dans la rue Romiguières récemment rénovée/. photo DDM.
La Ville va racheter des commerces dans trois quartiers en mutation : Arnaud-Bernard, rue Pargaminières/Romiguières et rue Bayard/Belfort. Une stratégie pour soutenir la diversité et la qualité de l’offre commerciale.
La délibération n° 43 qui a été adoptée vendredi dernier au conseil municipal est une première à Toulouse. Les élus ont voté un budget d’un million d’euros grâce auquel lequel la Ville pourra se porter acquéreur de locaux commerciaux, de fonds de commerce, de baux commerciaux. Le périmètre d’action est limité aux secteurs Bayard/Belfort, Arnaud-Bernard, et Pargaminière/Romiguières. «Il s’agit de rééquilibrer et de qualifier l’offre commerciale dans ces quartiers. Nous considérons qu’il s’agit d’une mission d’intérêt général», précise Isabelle Hardy, adjointe chargée du commerce. «C’est un montage complexe auquel nous travaillons depuis un moment. On a voté une convention de portage foncier avec l’EPFL (ndlr : établissement public foncier local) qui est chargé de réaliser les études, d’acquérir les commerces, d’organiser leur gestion». L’opération «Commerce Avenir» a déjà commencé.
La ville a racheté l’ex-local de «La Cave spirituelle» et celui d’un coiffeur, «Barber Shop», à Arnaud-Bernard. «On saisit toutes les opportunités quand il y a la possibilité de relancer une dynamique. On n’intervient pas si les mutations se font dans le bon sens», précise l’élue. La Ville lance un appel à candidature pour la reprise de ces commerces d’Arnaud-Bernard. Les personnes intéressées doivent appeler l’Office de la Tranquillité, au 3101, pour se faire connaître. La rue Romiguières qui donne sur la place du Capitole, tout juste rénovée est aussi concernée par l’opération «Commerce Avenir». Là il s’agit surtout de maîtriser la surenchère sur les baux qui risquent d’augmenter grâce à l’embellissement de la rue, et de maintenir une diversité de l’offre. En clair moins d’épiceries de nuit et de kebabs à l’avenir. «Nous pouvons faire jouer notre droit de préemption s’il y a transaction sur les murs» annonce Isabelle Hardy. Rue Bayard, la ville veut anticiper l’arrivée de la LGV. «Pour le moment on observe ce qu’il se passe dans ce quartier de la gare» dit l’élue.
L’initiative de la mairie ne choque pas les commerçants au contraire. «Bonne initiative. Cela évitera la «ghettoïsation» des quartiers» estime Miloud Chouraqui, libraire rue des Lois. «C’est une excellente initiative» renchérit Daniel Billard, porte-parole des commerçants de Bayard, «cela évitera qu’il se monte n’importe quoi. La mairie aura les moyens de négocier avec des enseignes nationales et de favoriser des commerces qui apporteront un vrai service aux habitants».
Source : La Dépêche